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 [TEXTE] "La Légende Du Corbeau et Du Rossignol"

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Y a Des Marqueurs
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Y a Des Marqueurs

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Lun 22 Sep - 3:02

La Légende du Corbeau et du Rossignol



"
A l'orée d'un mont brûlant, fait des braises et des liquides chauds qui se tapissait en son propre ventre, les esprits des villages environnant se blanchissait d'inquiétude. Le volcan que l'on nommait Maelstrom rugissait dans les nuits chaudes en ces terres du sud. Il toussotait ces nuages noirs et épais au dessus des têtes, apportant le mauvais présage que sa salive de flamme se déverse sur ses flancs et les colonies qui l'entouraient. Le crépuscule était devenu une crainte, celle que les esprits s'endorment après de longues journées de labeur et que, fossilisés dans la lave froide, ne se réveille jamais.
Une nouvelle nuit, alors que la paix du sommeil s'imposait comme une douloureuse punition, un son résonnait dans les forets qui naissait sur les pentes abruptes du mont. Ce son si clair se propagea comme une traînée de poudre, regagnant la vallée et les cœurs terrifiés. Le son était un chant si pur et si délectable que les yeux se tournèrent vers la nuit avec une sérénité nouvelle. Cet écho provenait d'un petit oiseau, un rossignol, si discret que l'on ne le croise jamais, mais à la mélopée si douce que l'on préfère l'entendre plutôt que de ce confronter à son plumage terne en contraste avec sa voix si colorée. Cette nuit fut une des plus calme qu'il eut exister depuis des années. Le volcan par respect, se tut, s’étouffa de ces vapeurs toxiques mais laissa le rossignol chanter. Alors, chaque lune bercée par l'oiseau faisait taire Maelstrom, qui semblait comme les villages qui vivaient en ces lieux, amoureux du chant de la petit créature. Alors les sérénades du rossignol devinrent le symbole de la paix, de la sécurité, le garant de ces peuples qui se morfondaient dans la crainte. Mais jamais personne, ô grand personne, n'avait osé supposer que le chant ne se faisait entendre que lorsque le volcan cessait tout bruit. Chaque sifflements faisaient fête et les âmes se réchauffaient un peu.

Mais une journée, de s'être trop contenu, le volcan cracha un nuage si noir et si dense qu'un grand oiseau perdu en ces régions se prit les ailes dans cette vapeur si sale qu'elle noircit son plumage et empoisonna sa voix, lui laissant comme seule plainte un râlement rauque. Le son aigre sonna comme le glas au dessus des têtes. Les nuques suintèrent d'une sueur froide et au milieu du ciel gris de cendre se découpa la silhouette immense de l'oiseau. Sa voix suppliante sur terre semblait être l'écho malfaisant de Maelstrom, retentissant comme une menace, le chant sordide qui ferait à jamais taire le rossignol, laissant présagé un ciel sombre pour les jours à venir. On appela cette tâche infâme le corbeau, l'oiseau de malheur.
Le sol était brûlant, ses serres ne pouvaient supporter le contact de cette terre chaude qui semblait de tout cœur le repousser. Mais il était seul, la fumée masquant toute étoile pour le guider. Malheureux et sans aide, il posa ses longues griffes sur la girouette rouillée d'une ferme des environs. Le propriétaire au retour des vendanges vit dans la nuit la silhouette de la grosse bête noire si terrifiante posé sur son toit. le mauvais présage qu'il portait était si terrifiant à son sens, que malgré la fatigue du travail, il trouva la force de lapider le corbeau haut perché de grosse pierre, pour le faire fuir lui, et le malheur qu'il portait sous ses ailes. L'oiseau râlait de cette voix exécrable et en entendant le choc des pierres sur les tuiles roulantes, tombantes, il s'envola. Ainsi, il erra des jours sans jamais pouvoir se poser, et passant telle une ombre menaçante au dessus des toitures, inquiétant ces populations déjà bien préoccupé. Les villageois comme le corbeau était effrayés l'un de l'autre, si bien que plus le corbeau volait haut, plus d'épouvantails naissaient, redoublant d'horreur selon les champs ou les jardins. Mais de force de faire battre ses pauvres ailes, ses vols perdirent en altitude jusqu'au jour où, affamé, il se posa dans une basse-cour parsemée de grain. Il prit un peu de temps, se reposait de tant d'effort.
Les marionnettes de peur le regardait d'un air farouche, mais trop usé pour craindre, le corbeau dévisageait les épouvantails. Les ombres terrifiantes qu'ils étaient censé inspirer, évoquait à l'oiseau esseulé une sensation étrange de puissance, qu'un simple battement de ses longues plumes noires pouvait tétaniser des villages entiers. 
Au moment même ou l'espoir et la grandeur de son plumage lui revint, le bruit horrible des pierres se fit entendre. Deux garçons flanqués derrière un mur de pierre et de chaux hurlaient au secours les anciens, annonçant l'arrivé du mal dans la cour, jetant nerveusement de petites pierres. L'oiseau de malheur déploya ses ailes, prêt à quitter ces lieux qui le haïssait tant, lorsque une lourde caillasse se fracassa sur l'une de ses capes de plumes. Il croassait de douleurs se détachant doucement du sol, gauchement, s'élevant, admirant les plus vieux des hommes de ne pas avoir peur de lui jeter d'aussi gros projectile. Personne ne voulait le faire fuir, la mort de l'oiseau luisait d'un désir avare dans le regard des individus qui s'ameutaient. Finalement, le regard mort des poupées de peur semblaient bien plus douce que le choc des pierres dont le son lui vrillait les tympans. Glorieux, il s'éleva dans les airs, regardant, avec tristesse, cette faune démente qui ne savait comment assumer leur crainte d'un simple oiseau. Ce fut le moment de trop, alors qu'il regardait là haut, plus puissant bien que malheureux, une pierre le percuta dans toute sa violence, heurtant son pauvre petit crâne. Quelque chose se brisa en lui comme la pierre sur sa tête. Il chuta un instant mais déploya son corps meurtri et s'envola le plus loin de cette pluie de haine. Triste, il se devait d’être plus fort, de continuer malgré tout, de ne pas s'écraser sur ce sol aride. Chaque coup d'aile renforçait sa volonté, ne comprenant pourquoi, il n'avait fait que se perdre. Damné celui qui ose s'égarer et ne pas être compris. 
Il n'avait plus envie de s'accabler, de manifester les louanges qu'il avait ouïe pour un oiseau tel que le rossignol. Ce monde qu'il avait sous ses serres n'en valait pas la peine, pas même l'idée qu'on puisse leur devoir quelque chose. La peine se muait doucement, à chaque sifflement d'air contre son corps abîmé, à chaque pulsation de son cœur. Celle-ci se transforma en haine. 
Le corbeau réussit à se poser sur la branche d'un arbre. Ici, demeurait le rossignol chantant, qui ne le repoussa pas, se moquant bien de la présence de l'oiseau noir. 
Ici, du crépuscule jusqu’à l'aube, sur cette branche sèche des proximité de la bouche de la bête Maelstrom, il pria les dieux dans une colère emplie de rancœur, il appelait à la justice, il suppliait d'être autre chose. Il ne désirait nullement être un oiseau plus beau et plus majestueu. Ce qu'il aspirait, c'était que ses longues ailes noires soit vengeresse, plus puissante que les terrestres. Rien ne l'animait plus que la fureur qui vivait dans son crâne saignant. 
Il fut entendu par une déesse qui, prise de compassion, fit charrier le ciel de lueurs violacées le temps d'un soir qui signerait la justice éternelle du grand corbeau. On la disait déesse des apparences et elle aima ce bel oiseau. Cela la touchait, voulant exprimer la beauté et la puissance d'une apparence que beaucoup trop avait condamnée à mort. On la priait Lyssa, sublime et double, une déesse au multiple visage, d'une beauté si transcendante que les yeux s'aveugleraient de vouloir l'admirer. C'est dans la chevelure des nuages mauve, clairsemés de foudre, qu'une voix murmura à la pauvre bête noire. 
"A compter de ce jour, chaque nuit tu redescendras sur terre plus grand et plus fort, et chacune de ces nuits tu erreras dans l'unique but de les punir de l'injustice sanglante qu'il t'avait réservé, pour avoir eu les plumes trop sombre et le regard trop noir. Tu te serviras de la terreur qu'ils ont tenté de t'inspirer, l'horreur qu'ils ont voulu t'insuffler pour leur montrer à tous que la Peur n'est pas une arme contre la différence. Je répare ici tes ailes brisées, fais en bon usage. Va, corbeau, vole."
Lorsque le murmure se tut, le soleil perça les nuages et le corbeau n'était que lui-même, le rossignol se mit à chanter. Son chant pour l'oiseau sombre était une mélopée de déception. La journée fut longue et triste alors que les villages se réjouissait du sifflement du petit oiseau discret. Le grand rapace noir affamée se fit charognard, se pensant définitivement seul, avec pour seule amie la cruauté de sa rage. 


C'est quand le soleil lécha l'horizon, faisant éclater quelques rayons fugace, que le corbeau réalisa que sa prière avait été exhausser. Lorsque l'ombre dévora le ciel, que la cendre voleta dans l'air, la bête grandit, s'humanisait, marchait, enveloppée dans le long manteau noir du plumage de l'oiseau qu'il était réellement. Ses mains étaient semblable à des serres terrifiques et sur son visage demeurait le crane de sa forme originelle. Ces yeux luisaient d'une magie divine, mais sombre comme les havres de Grenth, le dieu de la mort. Il avançait, d'un pas lourd, habillé de la nuit, aussi noir que l'encre du ciel, prêt à faire prospérer sa vengeance. Retournant à l'endroit ou la pierre eut briser son âme et sa croyance en l'humanité, il ne laissa au petit matin que des maisons les unes à côté des autres dont les rues étaient souillés de cadavre aux visages mortifiés. Il ne laissa qu'une personne vivante, pour qu'elle cours, cours annoncer sa venue, cours hurler son nom : le Corbeau. 
La rumeur du monstre des crépuscules ne prit pas de peine à se propager, s'insinuant comme la peste dans les esprits, donnant aux contaminés la maladie de la peur. Une peur  qui paralyse les esprits, une peur viscérale, qui dévore les entrailles. Alors, ces gens en proie à l'horreur en appelèrent au chant du rossignol par dépit, croyant au vertu apaisante et faiseuse de calme de la voix. Alors, avide de reconnaissance et prit d'une envie d'exister, le rossignol répondit à l'appel, sifflant de tout ses petits poumons. Nuit et jour inlassablement il répondait à l'appel de ces gens en proie au désespoir. Le corbeau, voyant que l'oiseau s’époumonait à la tache, eut le respect de simplement l'écouter, arrêtant les tueries, comprenant cette créature qui l'avait accueillis sur son vieil arbre. Mais le rossignol n'y gagna rien, il n'était qu'une voix, non une image, juste un son sans corps mais son corps demeurait et se cassait, comme sa voix. Comme un éclat de lune qui lui aurait transpercer la gorge, la voix du rossignol s'éteint dans une nuit d'astre plein au ciel dégagé. Le corbeau déploya alors ces ailes, le concert était fini. Le bruit de ces déplacements résonnaient sur les dénivelés du mont, la musique de la mort qui cogne aux portes. Le rossignol sans voix, sans rien, écoutait les bruits d'en bas, ne pouvant plus s'exprimer, plus seul que jamais. 

Au nouveau meurtre, un nouveau coupable. Au matin il entendit les cris des hommes qui l'appelaient, l'accusant du mal qui avait prospéré car il avait eu l'audace d’arrêter de chanter et lui sommant de recommencer. Accablé, aphone, le pauvre petit oiseau regardait tout les soirs les envols de cette bête noire libre; et tout les jours entendaient les reproches cruels qu'on lui adressait. 
Puis au zénith de la lune, lors d'un soir de vent froid, par hasard le corbeau transformé, fait de bras et de jambe, regagna cet arbre désormais mort ou il avait pu se poser et prit le petit rossignol dans ses mains. Maelstrom grondait, furieux, parlait pour le corbeau et le rossignol. Les serres affreuses du corbeau ne firent aucun mal à la petite bête, un seul moment aussi court fut il pour que les deux oiseaux comprennent que ce bas monde fait d'homme et de peau ne leur appartenait pas, et que ceci méritait châtiment. L'oiseau chantant compris l'oiseau noir, et l'oiseau noir comprit l'oiseau chantant. Lorsque le corbeau reposa le petit rossignol sur sa branche morte, le ciel se rougissait de l'aube et l'être étrange s'envola tel le rapace qu'il avait toujours été.
C'est dans l'hiver, qu'a nouveau l'on pu entendre quelques sons s'échapper, mélodieux, clairs et purs. La voix du calme était revenue. Les villages firent grandes fêtes de cette mélodie qu'il affectionnait tant, alors qu'il avait condamné son chanteur durant de long jours. L'oiseau obscur arrêtait ces méfaits le temps des sons, mais un soir, le rossignol ne chanta pas. Le corbeau sur le chemin d'une de ses vengeances cruelles et sauvage réentendit la voix de son confrère. C'est alors qu'il comprit. 
Le rossignol chantait pour endormir les âmes, cacher le bruit du froissement de ses ailes lors de ses vengeances nocturnes. Il jeta un œil vers le mont, plus déterminé dans sa haine sanguinaire, et d'un croassement remercia la nuit et sa douce chanson."
 

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