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 [TEXTE] "La pensée du marionnettiste"

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Lilly Doll
La Diplaymate
Lilly Doll

Age : 30
Localisation : Quartier de Salma, Promontoire

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Mer 10 Sep - 19:57

La pensée du Marionnettiste





Faible, chétive, désabusée. Elle danse pour danser sans queue ni tête, cherchant l’inatteignable, le plaisir incompris. Elle danse encore, valsant sans peine, sans fatigue, sans violence. Elle se force à valser car elle n’est bonne qu’à cela. A ce ballet langoureux, ambigu, innocent et fragile.

Fragile qu’elle est. Une petite fleur des champs emprisonnée dans un pot de terre suspendu au pied d’un jardin fleuri. Elle regarde le monde de son clocher doré, valsant pour ce monde qu’elle ne peut atteindre. Elle danse pour des sensations qu’elle ne comprendra jamais.
Qui es-tu petite fille innocente ? Qui es-tu petit oiseau chantant au clair de lune ? Pourquoi ne pleures-tu jamais, toi qui semble pourtant souffrir au creux de ton cœur. Pourquoi ne montres-tu pas ton visage, ta véritable forme...

Peut-être que la petite fille en vérité ne possède aucun visage. Ou au contraire un visage lambda, inconnu des autres, inconnu d’elle-même. Elle n’est qu’une ombre fictive, un destin caché parmi tant d’autre. La petite fille semble aimer cette solitude. Embarrassée de temps à autre quand le soleil illumine son beau visage, mais pourtant soulagée quand on la regarde un tant soit peu. Elle a l’habitude de cette faible obscurité lunaire. Douce, silencieuse, ni subjective, ni suggestive. Elle ne critique rien, ne juge rien. Mais pense tout bas et murmure ses angoisses et ses joies. Mais elle recherche la lumière du jour, elle cherche à être vue et aimée. Pour aimer en retour.
Le soleil est traitre. Car il a une voix qui porte. Une voix qui blesse en profondeur, mais qui peut aussi réchauffer entièrement. Mais contrairement à la lune, on ne sait si sa chaleur se veut rassurante ou seulement consolante. Se moque-t-il ? Est-il sincère ? La nuit murmure ses choses à la petite fille, qui danse encore inlassablement au balcon de son jardin fleuri.

La petite fille n’est pas sans sentiment. Elle est le sentiment même. Vit de par ses sentiments et s’exprime par ses sentiments. C’est un cœur à double visage, qui ne montre rien mais qui ressent tout. La seule chose qu’elle souhaite c’est un bonheur qui n’est définie que par elle seule. Un bonheur qu’elle ne souhaite atteindre qu’en dansant, s’attachant aux autres. La petite fille est courageuse. Mais si fragile.
Alors quand un chagrin la pèse, elle regarde le ciel. Et discerne alors quelques fils, attachés vers le haut par ses mains, ses jambes, sa tête, son cœur.
Elle tire alors sur le lien qui reste attaché au sein de sa lumière interne, cette chose qui palpite irrégulièrement quand elle alterne trop rapidement le soleil et la nuit.
Les vibrations de cette corde remontent alors jusqu’au ciel. Jusqu’à chatouiller le doigt d’une amie.

L’amie n’est ni de passage, ni inconnue. Elle possède un visage, une identité, des objectifs, une manière de penser qui lui est propre. Elle semble aussi vivante que la petite fille mais une différence les éloigne.

L’amie est grande et forte. Courageuse et manipulatrice, elle joue avec minutie et stratégie, pèse toujours le pour et le contre. Elle ressemble à la nuit, douce, fragile mais neutre. Et vit comme le soleil, calculant avec soin, ne montrant que ce qu’elle souhaite exposer. Elle regarde le ciel avec pensée, respire sous les étoiles avec divagations. C’est une enfant, une adulte, un être qui se croit mature et qui agit en tant que telle. Une créature dotée d’un courage sans pareil au moment où ceux qui lui sont chers ont besoin d’aide. Car c’est quelqu’un de particulier, que l’on ne dompte qu’avec le temps. A moins que ce ne soit elle qui vous apprivoise de par sa gentillesse sans égale. Comme les autres, elle fait des choses bien, des choses mal, indépendantes souvent de sa propre volonté. Elle est énigmatique, mais la seule chose sur lequel on ne pourra la blâmer, c’est bien sa sincérité.

Elle a peur du vide, peur de l’inconnu, peur des engagements. Mais se révèle être une personne qui sait soutenir ceux dans le besoin, se sent capable de le faire et qui recherche ce soutien.

Alors quand la petite fille l’appelle avec désespoir, l’amie l’élève jusqu’à elle, et coupe une partie des fils qui sont reliés à sa tête, puis coud de nouveau, racole les morceaux avant de la reposer sur le sol.
La petite fille alors oublie tout, elle ne cède pas aux larmes.
Car elle vit un autre rêve.

L’amie envie l’enfant de temps d’innocence et d’insouciance.
Car personne ne pourra lui faire la même chose. L’amie est humaine. L’amie souffre aussi quand la vie l’exige. Et quand elle se prend à trop admirer la valse de la poupée, à l’encourager, à la guider vers ce qui peut les détruire toutes les deux... son cœur se brise. Avec tant de facilité.
Elle perd le contrôle sur tout ce qu’elle soutenait. Elle pleure, sans retenue, car le besoin se fait sentir, elle ne peut pas le contrôler à son grand désespoir. Elle devient alors sourde, elle perd sa raison, n’écoute que son malheur, que ses voix perfides qui lui comptent sans cesse ses faux pas.
La petite fille alors n’a plus de pilier. La petite fille qui est reliée à elle par ces fils dorés, ne la tiennent plus debout. Elle tombe alors, en même temps que son soutien. Et l’amie rentre dans un profond chagrin dont la durée semble indéterminée. Car elle se sent seule, détruite par les souvenirs des enfants qu’elle tient sous la main, de ces inconnus qui lui disent des choses, qui lui font du mal ou pas.


 L’être est ainsi façonné comme la vie d’un marionnettiste et de sa marionnette. Quand le sentiment éclate, le cœur passe devant la raison et contrôle le corps et ses pensées.
Et quand le cœur est meurtri, il n’y a plus que la raison faible et fatiguée pour tout remettre en place.
Le rôle du marionnettiste est d’amener sa poupée au bonheur mesurable. Mais passionnée si avec le temps, il voit que sa poupée peut vivre une existence emplie de joie et de bonheur. Qu’importe si la poupée est triste ou heureuse. Il est là pour tout mesurer, consoler, réparer. Tel est son devoir. Tel est son rôle. Tant qu’il reste lucide et en paix avec lui-même.
Mais quand la poupée transforme les rêves du marionnettiste en illusion, presque réelles et palpables. Quand elle transforme le marionnettiste en poupée, ne vivant que pour ses rêves et ses désirs. Qu’adviendra-t-il du marionnettiste ? Est-ce excitant ? Est-ce synonyme d’une aventure palpitante ?
Mais qui le consolera quand la réalité s’effacera...


 Qui sommes-nous.

 Qui vaut-il mieux être.
Le marionnettiste ou la poupée ?
Vivre au jour le jour, oublier le passé, le futur, vivre l’instant présent sans avoir peur des dangers qui nous guette ? Risquer le tout pour le tout, pour vivre un bonheur inégalable au monde et risquer les plus lourdes conséquences ?
Ou vivre dans la mesure et l’organisation, la sagesse et les conditions, toujours envisager le pas en avant, considérer le regard en arrière, estimer l’instant présent ? Avoir un bonheur peut-être moins fascinant mais vivre un bonheur constant ?

Tant de questions, tant d’hésitations. Et pourtant tant d’espoir derrière ces paroles. Tant de larmes versées à chercher, à comprendre leur sens...

Au fond. La plus grande question que l’on puisse se poser serait de savoir qui du marionnettiste ou de la poupée, on ressemble le plus.
 

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