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 A l'orée de Maguuma, le débarquement du Prieuré.

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Dim 7 Sep - 16:52

A l'orée de Maguuma, le débarquement du Prieuré. Maguum10
Maguuma, ou comment s'engouffrer dans les problèmes jusqu'au bout.


Au crépuscule de Maguuma, le débarquement du Prieuré



Prologue: ou comment raconter sa vie

« Il est un temps, peu après la mort du terrible Zhaïtan -et de sa horde de revenants découpeur de chairs fraiches, où la joie et le bonheur étaient désormais dans tous les cœurs de la Tyrie.
Tous ? Oui et non.
Le Prieuré ne semblait pas en avoir fini avec les redoutables mystères cachés au cœur de leur terre mère. Encore plus enthousiasmé par cette bataille, un de ses magistrats notamment, a décidé de repartir à l’aventure, suite à cette glorieuse victoire.

Risquer de nouveau sa vie pour déterminer une hypothèse émise par un historien sylvari farfelue nommé Solal. Une idée un peu terrifiante je vous l’accorde : celle bien sûre, qu’il existerait un sixième dragon endormi dans le cœur même de Maguuma. Le père même de tous les sylvari.
Mordremoth pour les intimes.

Ouais. Ça sonne comme une chouette prouesse divine. J’adore.

Je dois bien vous avouer mes chers amis lecteurs, que la tentation de rire était forte. Notamment quand ma sœur jumelle m’a narrée cette nouvelle avec un grand sourire, autour d’un thé myrtille framboise grand luxe. Mais plus je l’écoutais, plus les hypothèses perçues s’avéraient ne pas être si incohérentes que cela.
Il nous a fallu un échange de regard rapide pour confirmer notre soif de savoir.
Et celle de monter les échelons par la même occasion.

Je m’appelle Lys Monroe. Ceci est mon histoire. »




Dernière édition par Lilly Doll le Mer 10 Sep - 12:02, édité 1 fois
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Dim 7 Sep - 16:53

A l'orée de Maguuma, le débarquement du Prieuré. Maguum11
Terres sauvage de Brisban, ou comment gagner sa vie en devenant dératiseur de mauvaises herbes.




Chapitre 1 : Au service de Yaden Arker, le magistrat au regard fou.


« Le promontoire divin. Dernière escale douillette avant de repartir, ma jumelle Bertille et moi, pour les terres mouvementés de Brisban.
En passant devant le « repos du Guerrier » une affiche était postée à plusieurs endroit appelant aux volontaires, afin d’escorter une équipe de recherche du Prieuré pour le Col Aride.
J’esquissais un sourire à ma jumelle. Nous étions les invitées privilégiées du Prieuré me disais-je. Le regard de ma sœur était moins rassurant que le miens. Elle pressentait un danger imminent, n’arrêtant pas de me dire « On va tous mourir, on va finir en collier pour guivre et on se servira de notre squelette comme des couverts pour Ettrits »
Quand elle paniquait ainsi, je lui faisais mon plus beau sourire. Quoiqu’il arrive, et même si nous étions en danger, nous arriverions toujours à nous en sortir.
Du moins je l’espérais. »

*

« Quelques jours de marche et nous arrivions, un peu en retard certes, au lieu du rendez-vous indiqué. En retard surtout, pour avoir semé des je-ne-sais-quelques-éléments-végétaux-vivants, à base de venin, de haine et d’une forte envie de nous manger toutes crûes.

Plusieurs personnes étaient présentes autour de notre magistrat Yaden Arker. Un beau blondinet aux yeux bleus et débordant de passion pour sa folle aventure. Il discutait gaiement avec Solal, l’historien sylvari qui se tenait à côté de lui, plans de la mission en main. La première fois que je le vis, je sentis cette émotion de fierté d’avoir établi cette thèse absurde mais si probable. Il avait l’air impatient.
Comme l’archéologue du Prieuré qui se tenait à côté de moi. Il avait notamment un regard un peu trop baladeur pour moi ce Francis Blake. Il était accompagné de son familier Fletcher. Une sorte de grosse boule poile s’apparentant plus à un chat ayant bu trop de lait pour grandir qu’un félin sauvage redoutable.
Enfin Bref.
Outre le fait que ce Francis déblatérait sa vie à nous en donner une profonde et sérieuse migraine, Sjarm se présentait à nous, comme un combattant sylvari venu pour escorter notre équipe d’érudits et d’explorateurs. Il avait l’air résistant et assez combattif d’ailleurs.

Et Que Dwayna me retienne de lui demander d’assommer Francis avec son bouclier, bien que j’eusse espéré qu’il ne le pense de lui-même.

Pour le moment nous étions une petite équipe. Mais Il n’en fallait pas plus pour partir à mon avis. D’autant que notre escapade, se présentait déjà épineuse au vue de ce que nous confiait le magistrat. Yaden Arker fût bref dans ses propos d’ailleurs. Il s’était préparé à l’évènement, restant concis dans la première étape de notre destination.
Notre objectif en premier lieu était de rejoindre Prospérité au cœur du Col aride. Il nous fallait alors traverser un sentier de bateaux zéphyrites en ruine. Et il était inutile de porter secours aux survivants, ce qui me suffisait amplement. J’avais déjà une sœur à protéger. Je ne me voyais pas en sauver dix autres.

Nous devions quant à nous, membre du Prieuré, étudier le terrain et manifester la moindre découverte pouvant potentiellement nous amener à approfondir nos recherches. Cela restait une mission relativement simple de repérage. Et en guise de conclusion, le magistrat nous indiqua le magnifique festin qui s’offrait sous nos yeux, enfin surtout les miens.

Ne me privant pas d’un tel festin, je me jetais sur une cuisse. Quant à Bertille, elle regardait le passage épineux pour le Col Aride. Ses yeux semblaient comme à leur habitude, très inquiets. Elle murmura une phrase à ce moment-là, que je n’entendais pas à cause de mon attention particulière à mâcher mon repas. Mais cela se comprenait aisément à son regard.»



« Le vent se lève. »
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Dim 7 Sep - 16:53

A l'orée de Maguuma, le débarquement du Prieuré. Maguum12
Le Vaisseau Zéphyrite. Ou comment avoir brûlés ses ailes en voulant dépasser le ciel.


Chapitre 2 : Le cimetière Zéphyrite


« Il faisait doux ce matin-là.
Enfin, doux pour une saison généralement suffocante à la base. Je bénissais intérieurement ma combinaison du Prieuré qui ne possédait pas une texture épaisse.
Bertille était déjà prête. Elle lisait encore la thèse de Solal pour être sûre de rien manquer lors de notre avancée dans le Col. Même si elle semblait très craintive avec son physique un peu plus frêle que le mien, elle débordait de joie à l’idée de participer à une histoire aussi exubérante.
Je souris. Donner notre nom à une recherche scientifique de cette envergure, nous l’avions rêvé depuis très, très longtemps. Enfin surtout moi. Ma jumelle, la connaissant, se contenterait bien de ratisser la bibliothèque de notre fondation pour lire en paix et chasser les rats.

Yaden Arker était l’un des derniers à se montrer à notre guilde, armé d’un sac à dos de provisions et d’une clope au bec. On avait beau dire. Ce magistrat savait s’y prendre pour attirer l’attention, même s’il ne faisait pas grande chose qu’être lui-même. Lui et sa barbichette que je trouvais dix fois trop canon à mon goût. Solal, lui, le suivait comme son ombre, râlant avec sa tente qu’il n’avait pas réussi à replier sur son dos. Bertille pouffait de rire derrière moi, prétextant qu’il ressemblait à une fleur en pot, emmailloté dans sa tente sauvage !
En avançant vers les portes de notre refuge, nous vîmes Francis et Fletcher déjà au garde à vous. L’archéologue était notamment en train de réajuster son masque, histoire de cacher son affreuse cicatrice sur chaque côté de ses lèvres. Cela lui donnait un sourire type « bouffon-tueur » qui m’incitait plus à découdre tout ça plutôt que de compatir. Je le saluai d’un geste de tête, Bertille se contentant de faire comme à son habitude. Rougir. Surtout quand elle s’attarda trois secondes de trop sur son sourire ravageur complètement obsolète et prétentieux.
Sjarm quant à lui, était aussi paré que nous, attendant le départ. Il semblait armé jusqu’aux dents, prêt à agir pour notre cause. Ce qui ne me déplaisait pas d’une certaine manière. Cela me prouvait que nous étions entre de bonnes mains. Et puis un beau gosse dans la bande fait toujours bon effet.
Enfin, si on considérait qu’une fougère était l’équivalence d’un beau gosse… »


*



« Vous êtes prêt ? »
« S’était attardé le magistrat en jetant son mégot d’un geste nonchalant.
Nous avions tous répondu par l’affirmatif, pressés de partir. Jusqu’à ce qu’un autre sylvari ne pointe son… nez… fougère… branche tordu… enfin, le truc qui lui sert de narine pour respirer. Le magistrat avait souri aussitôt à son arrivée, attirant la curiosité de Francis après son insultant et inutile « vous êtes en retard ».
L’élégante asperge se présenta après un salut presque impérial. Elle se nommait Edely, une autre âme charitable venue protéger les pauvres rats de bibliothèque que nous étions. Apparemment elle connaissait notre cher responsable de mission, pour l’avoir aidé quelques jours auparavant à libérer des otages de certains écervelés. J’avais même l’impression que cette présence supplémentaire le rassurait. Enfin bref.
Alignés dans un certain rang, Bertille et moi suivant la croupe de Yaden Arker, la clique suivant derrière, nous avançâmes vers l’entrée de notre enfer tyrien, enroulée d’épines, de crânes et de branches accueillantes.
Le magistrat souriait, j’en fis tout autant. Bertille sursauta une nouvelle fois quand nous passâmes le portail. Elle commençait à s’inquiéter de nouveau sur la puissance mystérieuse qu’apportait le vent. Personnellement, je haussais les épaules. La seule chose qui me faisait trembler à cette heure, était la douche que je devrais prendre à Prospérité. Mais bon. Nous n’étions pas encore arrivés à destination. »


*



« La première chose que j’avais imaginé du Col avant de traverser le portal, était une dune perforée par de dangereux piliers rocheux et gigantesques. Le tout dans un contraste de rouge fauve, presque rouillé. Accompagné en tout et pour tout d’un soleil aveuglant surplombant l’ambiance et d’une chaleur étouffante à en crever.
Et bien je n’étais pas si loin de la vérité.
Même si la chaleur n’émanait pas exactement du soleil.
Mais de ce gargantuesque vaisseau zéphyrite. Brulé, explosé et éventré de toute part par les montagnes enflammées du Col. Tout était en lambeaux. Des restes de mâts éparpillés autour du squelette dont il était issu. Exhibant avec vengeance, la décomposition avancée et suffocante des cadavres qui l’avaient portés à bout de bras dans le ciel. Jusqu’à son dernier souffle.
Tout ici n’était que désolation et revendication au repos éternel. Si Zhaïthan avait été encore en vie, il aurait eu de quoi se nourrir plusieurs semaines avec ces tas de cadavres qui engorgeaient les sables mouvants autour du vaisseau.
Bertille ne put retenir un gémissement de peur et de pitié pour toutes ses innocentes victimes. Une larme avait coulé sur sa joue, surtout quand le vent lui amena cette odeur de chair brulée autour d’elle. Les autres membres de l’équipe ont tous eu une sorte de recul. Sauf peut-être Francis et Yaden Arker, qui semblaient être habitués au spectacle.
Personnellement, je partageais l’avis de notre magistrat. Cela avait beau être un sérieux massacre, c’était un spectacle relativement passionnant à observer. Au point que j’en devenais presque fascinée, aux grandes dames de ma jumelle.

Il nous fallut du temps pour revenir à l’essentiel de notre venue en ce lieu. Yaden Arker fût le premier à réagir, saisissant une cigarette avant de récupérer un des cristaux d’aspect qui trainaient sur le sol. Il nous indiqua le chemin à prendre avec précaution en utilisant cet artefact sauvage. Aussi fût-il le premier à l’activer. A parcourir le chemin décrit.
Et à se prendre le mur en pleine gueule de manière gratuite et magistrale.
Je m’élançai prudemment, réprimant un rire qui me montait à la gorge. Avec beaucoup de chance je réussis mon passage, ce qui ne fût pas du cas de ma sœur qui roula comme un virevoltant dans une tempête de sable contre un mur. Les autres passaient en silence sans trop d’encombre, les plus discrets cachant leurs erreurs.
Il nous avait fallu quelques temps pour maitriser les différents cristaux que nous trouvions sur le chemin et escalader la pente rocailleuse. Certains nous propulsait dans une zone déterminée, d’autres nous envoyait valdinguer de manière complètement aléatoire d’un bon à autre. Toujours dans une période limitée avant de s’effriter dans notre main et de réapparaitre là nous l’avions trouvé au début.

L’air était doux. Ni trop fort, ni trop faible. Même s’il restait sec, cela nous permettait de ne pas subir la température caniculaire de ce labyrinthe. Bert n’arrivait pas à regarder autour d’elle, trop concentrée sur le ciel pour vérifier les aléas du vent. Les plus attentifs étaient Edely et Francis qui eux, restaient sur les côtés pour vérifier le moindre tumulte à l’horizon. Sjam était toujours derrière, pour assurer nos arrières, tandis que Solal et Yaden étaient devant, et nous deux au milieu.
Néanmoins, notre patience porta ses fruits. L’ascension nous amena sur une étendue molle mais aux premiers abords, pas si dangereuse que cela. Si ce n’était quelques racines mouvantes qui en sortaient.
Je dis bien, aux premiers abords.
Car même si ce détail avait interpellé Sjarm, Yaden Arker n’avait pas eu le temps de se poser la question tant sa marche était plus avancée que la nôtre. Puisqu’il tomba dans un gouffre qui avait émergé sous ses pieds, réveillant les plantes épineuses qui se dirigeaient droit sur nous.


*



Il y a eu alors trois temps.
Un nuage de fumée épais enroula le magistrat au fond du gouffre.
Des tentacules poisseux de venin en sortirent, agrippant ma jambe au moment où je voulus le rattraper en sautant dans le gouffre, me retenant dans un vide dangereux. Dans le même temps, Francis et Edely tentèrent d’anéantir les branches mouvantes à coup de flèches et d’arc coupant. Cette dernière faisant un bond pour me sauver. Et pour finir, Sjarm qui se faisait étrangler par le reste des lianes sauvages.
Bertille et Solal furent les seuls à ne pas se faire remarquer par les lianes. Solal alla se cacher dans un coin, tandis que ma jumelle invoqua le vent afin de me soulever. J’essayais une téléportation qui fut sans succès, car je rentrai en collision avec la téléportation d’Edely qui voulait me sauver. Ma moitié eut alors l’idée de créer un nuage confortable dans l’idée où nous devrions sauter. Ce qui fut le cas pour moi quand la branche céda sous notre poids. Edely réussit à se cramponner néanmoins et à remonter grâce à ma sœur. Le nuage me permit alors tomber de mon côté, non sans éprouver une douleur perçante au dos.
A ce moment-là, Francis et Fletcher combattaient comme des forcenés. Tirant, coupant et mordant tout ce qui pouvait leur tomber sous la main... ou la patte. Ladite patte du chaton élargit justement, qui se fit happée par une ronce sournoise. Elle lui donna du fil à retordre mais il s’en sortit fièrement avec quelques égratignures pour accompagner son maître. Ce dernier qui, malgré tous les efforts possibles et imaginables, eut les jambes fauchés par deux racines, complices de son mal, dont l’une qui réussit à casser son tibia après l’avoir percé par une épine empoisonnée.
Sjarm, quant à lui, se débattait pour respirer. En guise de représailles, il infligea à sa tortionnaire une brûlure de feu de cobalt pour en finir rapidement. Cette dernière ne demanda pas son reste, lui laissant le champ libre pour aider le rôdeur, soutenu nouvellement par Edely qui était sortie du gouffre et dont les tirs furent plus qu’efficaces. La combattant sylvari se fit aussitôt pisté par quelques racines rebelles qu’il avait menacées à coups de d’orbe magique, ce qui libéra légèrement Francis pour faire diversion et récupérer un peu.
Yaden, lui, semblait ensevelit par les ronces quand je suis arrivée. Je n’avais pas attendu pour créer deux berserkers afin de le libérer. Mais je n’aurais jamais pensé qu’ils auraient explosés devant lui de manière complètement aléatoire à cause de certaines racines fugaces et coupantes. Ce qui ne me facilita pas la tâche, me déconcentrant dans le combat.
Edely et Fletcher nous avait rejoints rapidement pour nous porter secours. Mais plus nous combattions, plus les racines se multipliaient. Je n’eus alors par d’autres choix que de créer un portail, en espérant qu’il nous téléporterait tous sur la dune avec les autres. Si possible en un seul morceau.
Car c’est si facile de perdre un membre avec ses portails créés à la va-vite.
Francis à ce moment-là, avait eu le temps de lâcher un tir de barrage sur les insoumises, pour les blesser et les éloigner dans une zone convenable. Suffisamment convenable pour nous permettre d’atterrir avec mes passagers et de suivre comme un seul homme la douce et tendre voix de notre magistrat qui disait :
« ON TRAVERSE ! »
En traduisant poliment par : on s’casse sinon on a va y passer sec.
Les racines nous poursuivirent pendant un temps qui nous parut long. Mais pourtant nous arrivâmes à les semer près d’un mât qui faisait office de pont entre deux plateformes. Nous nous arrêtâmes alors, essoufflés, blessés. Mais alors, terriblement soulagés. On comptait les blessés et les victimes du venin des épines. Le bilan n’était pas si violent que ça et il eut pour conséquence de nous donner un petit coup d’adrénaline supplémentaire pour la suite des évènements. »

« Et pourtant ce n’était que le premier round. »
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Dim 7 Sep - 16:54

A l'orée de Maguuma, le débarquement du Prieuré. Maguum17
Prospérité. Ou comment vivre dans un endroit pas prospère du tout...


Chapitre 3 : L’acarite sournois et le vol plané de Francis.


« J’ADORE CE JOB »
« Première chose que Francis déclara avant de repartir d’un bon pied, plutôt incertain, vers l’inconnu et l’au-delà. Je soupirai. Non seulement il avait survécu à cette attaque mais en plus il était bien plus bavard qu’auparavant. Je devrais donc parler rapidement à Sjarm de la double utilité de son bouclier quand on serait arrivé à bon port. De préférence, avec nos facultés motrices et psychiques intactes.
Et pas trop déshydratés.
Les sylvaris étaient très silencieux. Surtout Solal, depuis qu’il nous avait lâchement abandonné sur le lieu de l’attaque pour sauver ses lauriers et ses racines qui remplaçaient ses doigts. Je commençais alors à douter de la ténacité de notre équipe ou même de notre entente. Si lui-même avait commencé à faire preuve d’héroïsme manqué, j’étais perplexe pour les autres membres.
Bertille pourtant, ne semblait pas se préoccuper de cette pensé. Elle s’agglutinait à mon bras, persuadée que j’allais moi aussi tomber dans un autre gouffre après le magistrat si elle me lâchait. Bizarrement, nous ne faisions plus un pas sans analyser le mouvement de l’équipe au millimètre près ou sans rester soudés les uns aux autres. Surtout Yaden qui ne semblait pas avoir envie de retenter l’expérience. Son sourire enjôleur avait disparu, mais il avait gardé sa clope intacte. La « beau gosse-attitude ».
Précis, élégant. Parfait.
Nous marchâmes pendant une bonne demi-heure, au vue de la course du Soleil au-dessus de nous. Au point d’arriver au bord d’une certaine falaise, vue plongeante sur la dune qui nous séparait de Prospérité, protégée alors par les sables mouvants, des acarites, et une tempête de sable hurlante et dangereuse.
Le magistrat analysait la situation pendant qu’Edely cherchait un point de passage à l’abri de la tempête que nous pourrions traverser. Je m’assis avec Bertille sur une voile abandonnée, nous permettant de boire notre gourde et de nous réhydrater un peu sous cette chaleur estivale. Sjarm était derrière nous, regardant un peu partout pour éviter toute autre nouvelle surprise. Il ressemblait à un furet à regarder tout ce qui bougeait, son regard clairvoyant sans cesse en mouvement. Au moins Cela avait le mérite de nous faire sourire.
Et enfin, il y avait Francis.
Francis qui voulait prendre de la hauteur sur une plateforme au-dessus de nous à l’aide d’un cristal d’air. Francis, qui analysait tout ce qu’il voyait à voix haute pour nous tenir au courant.
Même s’il nous énervait plus qu’autre choses avec ses plans de traversées azimutés.
Francis qui n’avait pas vu l’invité joueur derrière lui.»


*




« Edely le rejoignit d’un bon pas quand il annonça qu’un passage était possible en contre-bas. Mais pendant qu’ils regardaient l’horizon et calculaient les chances de traverser la dune, un acarite sauvage apparut. Ce dernier était tellement content de le voir d’ailleurs qu’il ne contrôla pas sa force amicale et propulsa l’explorateur dans le vide. Francis réussit néanmoins à s’accrocher à une branche in extremis, tenant aussi Fletcher par la queue. Fletcher qui était très content d’avoir une queue à ce moment précis.
Son cri interpella tout le monde. Surtout Yaden qui ne put retenir un soupir découragé en voyant l’acarite se rapprocher dangereusement de l’arbre où se tenait l’archéologue.
Bertille n’hésita pas à utiliser ses pouvoirs d’élémentaliste pour le soulever et le ramener sur la terre ferme. Avec du temps et de la patience elle y arriva, tandis que nous escaladions la plateforme où il s’était tenu pour combattre l’acarite.
Qui avait disparu.
Francis volait dans les airs à quelques centimètres du sol, presque sauvé avec son gros chaton. Les sylvaris, eux, étaient au garde à vous. Sauf Solal qui était toujours en bas avec les sacs à provisions. Bien sûr.
Le monstre malin était réapparu derrière l’équipe, nous propulsant au bord de la falaise aussi violemment que pour Francis. Nous étions à peu près tous dans un équilibre instable ne sachant pas vraiment comment réagir face à la situation. Sauf Edely fût la plus réactive.
Elle lança en réaction son cristal de vent sur le monstre, avant de glisser sur le sol. Réussissant rapidement à retenir sa chute immédiate. Son geste s’était relevé efficace puisque l’acarite perdit quelques une de ses roches et s’éloigna dans la bourrasque, provoquée par le pouvoir du cristal.

Mais ce dernier semblait moins amical tout à coup. Il revint en trombes, la taille augmentée et renforcée par les rochers qui lévitaient rapidement autour de lui. Il nous repoussa une seconde fois, nous faisant tomber approximativement trois mètres plus bas.
Francis était de nouveau seul avec ce monstre, ayant pour seul arme, une chaîne de fortune trouvée dans les décombre du vaisseau zéphyrite. Edely réussit à remonter de son périple pour attaquer l’accarite par surprise.

De notre côté, le magistrat trouva un chemin pour revenir près de notre campement de fortune. Il suffisait juste de sauter de plateforme douteuse en plateforme instable. Nous le suivions de près avec Bertille et Sjarm. Edely et Francis continuant de se battre, la sylvari prête à agir une dernière fois dès que Francis sauterait pour rejoindre les autres. Mais l’explorateur au sourire d’ange ne l’entendait pas de cet avis. Il continuait de se battre, obligeant Edely à sauter en contre-bas avec Fletcher.  Rattrapée par Sjarm qui la réceptionna dans ses bras musclés.

L’acarite grossissait encore. Devenant de plus en plus menaçant. Il ressemblait désormais à une petite tornade qui se rua sur Francis. Sjarm proposa de battre en retraite. Ce qui fût tout à fait au goût de Yaden Arker, s’égosillant à rappeler Francis à l’ordre. La tempête de sable commençait à compliquer la tâche en retour. Elle grimpait rapidement les montagnes rocheuses, nous obligeant de nous couvrir le visage.
Edely brandit son arc et tira une flèche en direction de l’acarite. La flèche était explosive, rendant le monstre de terre et de sable plus impressionnant que jamais, devant un mélange de déflagration et de bourrasque. Edely semblait fière. Yaden en perdit son latin.  Et pour une fois, Francis écouta l’ordre du magistrat. Il contourna l’acarite.
Puis il regarda en contre-bas. Et fit une chose complètement absurde.
Il sauta dans le vide.


*




Il avait eu une chance improbable. Il avait réussi à passer entre deux piliers rocheux et à tomber dans un petit lac en contrebas pour amortir sa chute d’une vingtaine de mètre. Il émergea de l’eau, explosant de rire, complètement ravi de son exploit.
« J’ADORE CE JOB » Continuait-il de répéter.
Je créai un portail pour le rejoindre avec Bertille, tandis que les autres nous rejoignaient près de l’eau. Sjarm ricanait grandement tandis qu’Edely se félicitait intérieurement d’avoir transformée un accarite en chef d’œuvre vivant. Acarite justement qui semblait en avoir fini avec nous, tout content de pouvoir faire voler des serpents autour de lui, comme un collier nouvellement tendance.
Au moins il y en avait un qui était heureux.

Francis semblait toujours aussi ravi, regardant avec hilarité un squelette empalé dans la roche qui avait eu beaucoup moins de chance que lui. Il le dépouilla notamment de ses vêtements et le fouilla avec Edely, dans l’espoir de trouver quelque chose d’intéressant.
Bertille semblait heureuse de le voir sain et sauf, tandis que nous réprimions tous un soupir découragé à l’encontre de l’idiotie de Francis. Mais cette aventure nous permit de trouver un point d’eau pour nous reposer.

Reprenant force et vigueur, nous constatâmes alors que la crevasse dans lequel nous nous étions abritées étaient aux porte de la tempête de sable. Nous n’avions alors pas le choix. Il fallait traverser l’orage. Ou nous allions être dévorés par les habitants du Col Aride.
Et rencontrer notre meilleur ami de toute à l’heure était vraiment une option à éviter.
Yaden réfléchit. L’idée aurait été de passer chacun notre tour le désert tumultueux. Devant il y avait Prospérité. Et nous étions à deux doigts de nous en sortir. Francis se proposa alors de passer en premier pour réceptionner les autres. Il prit de l’élan avec Fletcher aux trousses, et s’engouffra dans la tempête. Quelques minutes plus tard, nous apercevions une fumée verte s’élever dans le ciel, indiquant qu’il était passé sans trop d’encombres.
Edely passa en deuxième, sous le regard un peu perturbé de Sjarm qui se demandait si les humains étaient les êtres les plus intelligents de la Tyrie… ou pas. Un deuxième jet de fumée colorée s’annonça à l’horizon, indiquant la réussite de notre combattante sylvari.

Puis ce fût à mon tour. Comme à son habitude, Bertille était angoissée. Je la rassurai d’un joli sourire et m’engouffrai dans la tempête. Pour plus de facilité, je me téléportais de points en points pour éviter de me faire repérer par les créatures. Mais lors d’une réapparition, mon pied s’enlisa dans le sol et me fit lourdement chuter sur la dune. J’étais tombée dans un sable mouvant. Je criais aussitôt pour les interpeler. La tempête m’aveuglait complètement, mais je pouvais apercevoir une sorte de Crabe à la carapace épaisse et coupante se diriger sur moi avec une forte envie de tâter de ma graisse.
Je me demandais si je devais en être flattée.
Le magistrat se précipita à ma rencontre avec Sjarm, non sans avoir eu beaucoup de mal pour me repérer. Bertille rejoignait Francis et Edely selon l’ordre de Yaden Arker que j’avais entendu. Je ne savais pas si elle avait réussi mais je l’espérai au fond de mon cœur.

Soudain, une corde me frappa à la tête, alors que la moitié de mon corps s’engouffrait dans le sable. La saisissant instinctivement, j’entendis les deux hommes qui me conseillaient de me cramponner avec force. Ce que je fis sans vraiment poser de question. Aussitôt, je me sentis propulsée en avant, libérée peu à peu de mon piège. Au bout de quelques secondes, je sortis,  rejoignant les aventuriers qui m’avaient sauvé en me guidant de la corde. Ils me réceptionnèrent alors et me portèrent dans un refuge de fortune trouvé au beau milieu de la tempête.
J’entendis alors la voix de Francis et Edely. Ils avaient réussi à nous rattraper dans le refuge.
Mais la vue ensanglantée de Bertille dans les bras de Francis me glaça le sang. »


*




« Elle avait été blessée par une créature du désert, sur le flanc et la tête, probablement empoisonnée. Me précipitant sur la couchette où l’archéologue la déposait, je prenais sa main histoire de voir si elle réagissait encore à mon contact. Yaden Arker pesta et sortit sa mallette pour s’occuper d’elle.  Tandis que les autres regardaient la tempête, se disant qu’il faudrait attendre la fin du tumulte pour rejoindre Prospérité.
Je soupirai. Je commençai presque à regretter d’avoir emmenée ma jumelle avec moi, elle qui était de constitution fragile. Mais elle avait vu mon regard, reprochant ma pensée. Je souris, attendrie. Il n’y avait qu’elle pour me redonner du courage.

La tempête se dissipa au bout d’une heure. Quelques éléments perturbateurs compliquèrent notre semi-repos mais nous tirent bon. Nous pûmes voir alors la désolation de Prospérité, aux toits brulés et aux maisons creusées dans la roche.
Je retins d’exprimer mon ironie sur le nom de la ville. Portant Bertille par l’épaule, nous arrivâmes finalement à destination, tous assoiffés, blessés mais vivants. Ce qui restait le point positif de notre premier voyage.
Sur l’autorisation du magistrat qui nous libéra pour la soirée, je n’hésitai pas à emmener Bertille au centre de soin, laissant les autres à leur repos bien mérité.
Je souriais à moitié, heureuse de ne pas partager une nouvelle fois ma soirée avec Francis, même si au final j’étais reconnaissante de sa bienveillance pour ma sœur.

Le diagnostic des médecins était réconfortant. Pas empoisonnée, mais bien sonnée, elle dormit comme une marmotte une fois que les antidouleurs eurent fait leur petit effet. Je veillais sur elle toute la soirée, regardant la lune claire qui s’élevait au-dessus de nos têtes.
Parfois Bertille marmonnait dans son sommeil. Comme à son habitude je dirais. Mais une seule phrase m’interpella plus que d’autres. »


« Ça arrive. »



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Dim 7 Sep - 16:57

A l'orée de Maguuma, le débarquement du Prieuré. Maguum14
Prospérité. Ou comment devenir Désolé.



Chapitre 4 : Le cœur de Prospérité.


« Bonsoir tout le monde ! »
« Bref salut d’accueil j’en convenais, mais qui avait le mérite de se faire remarquer à toute l’équipe. Certains me saluèrent, d’autres restaient dans leur carnet, comme notre élégant magistrat qui semblait préoccupé par ses analyses. Il l’étudiait notamment à côté de son initié, Axton Hill, qui nous avait rejoints durant la nuit. Initié que je trouvais particulièrement chevaleresque avec son épée.
Enfin. Bref.
Je remarquais surtout la mine fatiguée de ce dernier, qui restait aussi soucieux que nous tous. Pour preuve, cette nuit n’avait pas été de tout repos, notamment à cause des tremblements réguliers qui nous avait empêché nous reposer convenablement.

Tremblement oui.
C’était d’ailleurs le mot adéquat pour décrire Prospérité. La ville était devenue un véritable nid à vibrations depuis hier. Vibrations que nous sentions partout autour de nous, émanent de la roche et du sol. Comme tout allait se dérober sous nos pieds à la moindre secousse terrestre. Bertille ne semblait pas à l’aise, surtout lorsque nous étions sorties du refuge pour rejoindre l’équipe d’exploration. Edely et Sjarm non plus d’ailleurs. Quand je les ai aperçues, ils regardaient autour d’eux, la main accrochée aux murs des habitations. L’inquiétude du combattant sylvari se confirma notamment quand il appela le magistrat pour vérifier le puits.
En le suivant avec ma jumelle, nous pûmes voir alors quelque chose d’intéressant. En dessous de nous, l’eau tremblotait de secousses légères, depuis dix minutes selon les précisions de Sjarm. Yaden Arker fronça les sourcils, tout comme Bertille, qui n’arrêtait pas de regarder le ciel en murmurant : « ça arrive… ça arrive… »

Au même moment, la tempête se leva à la sortie de Prospérité et l’eau se stagna. Le silence s’installa rapidement dans la ville, ne laissant que pour seul chant celui du vent chaud qui venait tout droit du désert. Nous nous figeâmes un instant, regardant autour de nous. Jusqu’à ce que le magistrat nous demande de récupérer nos sacs et nos tentes, préparées et regroupées à quelques mètres du puits. Je m’éloignais avec Axton pour les reprendre, tandis que Bertille restait près de notre source d’eau. Nous essayions de prendre le maximum de chose, quand nous sursautâmes tous en cœur, pris de convulsions brutales. Il nous fallut peu de temps pour comprendre que les tremblements ne venaient pas de nous. Mais des bâtiments aux alentours et du sol.
Qui éclatèrent en mille morceaux par l’émergence de dizaines de lianes épaisses et aux multiples épines empoisonnées. »

*

« J’esquissais un sourire mauvais. Bizarrement amusée de voir qu’une nouvelle contrainte dans notre aventure allait nous cueillir au pire moment. J’analysais la scène. Les villageois sortaient de leur demeure, en hurlant de peur à l’idée d’être poursuivis par ces vrilles venimeuses. Plusieurs lianes, hautes de dizaines de mètres, s’abattirent sur les habitations de Prospérités, réduisant à feu et à sang la ville autrefois protégée de la tempête et des tumultes du désert.
« Rester ici est une très mauvaise idée ! » Suggérait Edely, qui commençait déjà à chercher un chemin plus sécurisé vers la sortie avec Axton. Sjarm dégaina son épée tandis que Yaden, halluciné par le nombre croissants des vrilles, avançait comme une âme en peine au milieu des lianes, se demandant ce qu’il fallait faire face à un tel problème.
Aussitôt, une ronce s’abattit sur le groupe, nous séparant brutalement et expulsant le magistrat à travers la porte de la taverne. Axton fût le plus rapide à réagir, courant à toute vitesse à l’intérieur de la bâtisse éclatée par la liane, vérifiant l’état du magistrat.
J’entendis alors le cri de Yaden Arker, un peu déboussolé certes, mais indiquant une sortie à l’intérieur de la bâtisse. Je hurlai aux autres de les rejoindre, attendant que tout le monde soit entré pour m’engager dans la taverne en retour. La maisonnée tremblait lourdement quand nous traversâmes le passage souterrain, jusqu’à nous ensevelir aussitôt, une fois passés de l’autre côté. Nous étions dans la plus profonde obscurité, jusqu’à entre apercevoir une série de lumière devant nous, faible, rouge, mais distincte.

Nous avancions sans vraiment savoir où cela nous conduirait, la terre au-dessus de nous, battant au rythme des vrilles s’abattant sur la ville. L’endroit était parfaitement sec, grouillant d’araignées affectueusement affamées et de vestiges digne de la technologie asura, mais parfaitement inutilisable. Axton et moi durent nous occuper de ces bestioles avant de rejoindre le groupe. Ce dernier s’enfonçait de plus en plus dans les entrailles de la terre, après avoir entendu Bertille qui indiquait une sortie vers l’extérieur.
Et alors que nous grimpions des constructions en bois pour la retrouver, nous entendîmes un cri d’appel derrière nous. C’était Francis Blake, l’œil droit planté par une épine venimeuse. Je remarquai que Fletcher n’était pas avec lui, concluant qu’il avait dû se retrouver empalé à la place de son maitre. L’épine arrachée sauvagement par le magistrat, nous reprîmes notre chemin.
Nous arrêtant aussitôt pour apercevoir des centaures. Armés. Sur le qui-vive. »

*

« Je retins un cri de stupéfaction, le magistrat bloquant sa toux de son mouchoir pour ne pas faire de bruit. Nous ne bougeâmes pas d’un cil, attendant l’alerte d’un cor pour les voir se rassembler et s’éloigner. Nous pûmes alors sortir sous la chaleur ardente du canyon, bien que la nuit soit tombée doucement sur nous. Je crois même que c’était cette chaleur qui anéanti Yaden Arker et Francis, qui s’effondrèrent au pied d’un mur rocailleux, toussant, haletant, parfaitement fiévreux et mal en point.
Autant Francis semblait increvable… autant le magistrat, je m’en inquiétais un peu. Il avait été blessé au flanc, arrachant de ce dernier une lourde épine que nous pensions empoisonnée. Il n’avait plus qu’un antidote, qu’il donna à Francis un peu plus tard dans la marche. C’était là que je regrettais de ne pas avoir gardé mon sac avec moi. Nous avions laissé tout notre équipement à Prospérité, dont nos mallettes de soins, ce qui nous semblait maintenant indispensable au vue de la situation dans laquelle nous étions enfouis jusqu’au cou. Bertille avait heureusement des bandages de fortune qu’Axton appliqua au Magistrat, mais tant que nous étions à découvert de tout, l’infection n’était pas loin non plus.
Nous dûmes donc s’arrêter un instant, le temps qu’Edely trouve un endroit un peu plus sûr, protégé de la tempête, des centaures et d’un autre danger potentiel à éviter à tout prix. Axton et Bertille portait Yaden Arker à bout de bras, tandis que Sjarm s’occupait de Francis, hésitant lourdement entre l’assommer ou le laisser tel quel. Car oui. Même en piteux état, Francis restait aussi arrogant.
Increvable jusqu’au bout.

Une fois installés, Edely et Sjarm déplacèrent quelques roches pour nous camoufler, tandis que je guettais l’extérieur, ne voyant au loin qu’une étendue de roches, de poussières et de sables. Les lianes nous avaient pour une fois oubliées, dans la canicule et la sécheresse. Ce qui n’était peut-être pas une si bonne nouvelle pour notre équipe assoiffée et en piteux état. Je passai un bref regard sur notre troupe. Solal n’était plus avec nous, mort à Prospérité ou perdu dans le désert en risquant sa vie, qu’en sais-je. Ce qui était bien dommage d’ailleurs. Car sans lui, nous aurions eu plus de mal à atteindre Mordremoth.
Edely prit de la hauteur tandis que je fixai l’Horizon. Bertille se tenait entre les deux hommes, ne sachant quoi faire pour les aider. Elle les regardait sans mots dire, eux qui fumaient la clope comme si de rien n’était.

Il faisait chaud, la nuit s’annonçait ardente et sèche. Je me demandais alors ce qu’il pouvait nous arriver de pire. »

« Quand des bruits de sabots se firent entendre au-dessus de notre grotte. »
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L'oasis. ou comment paraitre gentil et mignon alors que la flore veut juste nous bouffer.


Chapitre 5 : Le Canyon.


« Silence ! »
« Ce sol mot d’ordre murmuré par Edely nous confirma du danger au-dessus de nos têtes. Une patrouille de centaures était proche, martelant le sable de leur sabot menaçant. Le moindre bruit était alors fatal pour nous. Francis s’étouffa pour faire taire sa quinte de toux, tandis que Bertille se recroquevilla encore plus dans son coin. Doucement je dégainais mes armes avec Sjarm, Edely toujours en hauteur, arc en main pour nous couvrir.
Puis ce cor inconnu résonna une nouvelle fois dans le ciel, faiblement éclairé par la lune, entrainant la réponse d’un autre cor au lointain. Les sabots s’enfoncèrent dans le sol, faisant tomber un peu de poussière rocheuse sur nos épaules. Nous avions dégainés nos armes, la pulpe des doigts d’Axton illuminée de magie d’illusion, que j’imaginais bien être la base d’un sort d’invisibilité de masse.
Au moins ça pour nous protéger.»

*

« Mais le cor résonna une troisième fois, entrainant la fuite de la troupe hybride, comme un appel à l’aide. C’était confirmé. Les centaures savaient que nous étions là. Nous devions fuir, au plus vite, malgré la tempête qui s’éveillait doucement au dehors. Le magistrat suggéra vivement d’effacer nos traces, remarque qui fut complétée par Axton, qui envisagea un relai de portails pour brouiller les pistes. Ce n’était pas une mauvaise idée, même si j’étais déçue de ne pas y avoir pensée avant. L’envouteur s’occupa de la première téléportation, nous propulsant quelques mètres plus loin. Je fis de même par la suite, continuant ainsi à tour de rôle notre avancée.
La tempête prit néanmoins de l’ampleur, les acarites, réveillés par notre présence sortirent du sables. Nous n’allions pas assez vite, en plus d’être perdus et désorientés. L’objectif était de trouver un refuge, au risque de perdre notre meneur et notre arrogant invincible. Edely pris alors les directives, ouvrant la marche pour nous orienter. Nous voyions de moins en moins clair, le sable devenant omniprésent autour de nous. Me mettant derrière la troupe pour finir la marche, je regardais Sjarm qui portait toujours Francis, et Yaden Arker, dont les jambes ne le portaient plus. Bertille pris aussitôt son épaule droite, moi son épaule gauche et nous le trainions comme nous le pouvions jusqu’à un pilier où les autres s’étaient réfugiés.

Déposant le magistrat, ma jumelle se blottit contre lui pour le protéger du vent, essayant tant bien que mal d’écouter le hurlement épouvantable de la tempête. Nous étions dans la pire des situations avec deux invalidés et les monstres à nos trousses. Yaden Arker se laissa délirer dans les bras de Bertille, qui réussit à créer un dôme venteux ralentissant le vent autour de nous.
Cinq minutes. C’est le délai qu’elle annonça avec force quand elle sut décrypter le vent. Cinq malheureuse minutes qui nous semblait devenir une éternité au fur et à mesure que nous attentions, bras dessus, bras dessous.
Cinq minutes qui s’écoulèrent, apportant alors douceur et calme dans ce canyon, comme si rien ne s’était passé. Le dôme alors disparut, nous permettant de nous relever. Axton prit la place de Bertille pour que nous puissions porter le magistrat plus rapidement. Ses pieds trainaient derrière lui, sa mine était sale et ses yeux clairs semblaient fixer un vide inconnu. Sjarm, lui, soupira un long moment avant de remettre Francis sur son dos, qui ne bougeait plus. Tandis qu’Edely gravit les rocher, nous suivant en hauteur.
Selon ma sœur, il nous restait approximativement quarante minutes avant d’être confrontés par une nouvelle tempête. C’était ce qu’elle avait calculé à Prospérité. Pendant qu’elle se reposait au centre de soin. Ce délai semblait trop court mais pour une fois, la chance nous sourit. Ou elle se moquait. A voir, selon les points de vue mitigés au sein du groupe.
Personnellement, j’aurais plutôt dit qu’elle se foutait royalement de nous.

Au-delà du cliquetis des falaises et de la faune qui s’éveillait, nous vîmes une oasis, certes aussi humide et chaude que notre canyon, mais qui nous assurait au moins de l’eau en abondance. Les cris de soulagement fusèrent. Certains se jetant à l’eau pour penser leur plaie, d’autres souriant en admirant la flore tropicale. Nous gravîmes la roche humide, une pluie fine perlant nos visages meurtris. Yaden Arker et Francis furent déposés sous un palmier, afin de laisser sécher leurs plaies douloureuses et surtout affreuses.
Bertille, posée à côté du magistrat tâta son front. Il était brûlant. Sous les conseils de ce dernier encore conscient, Sjarm et Edely allèrent chercher des feuilles d’hamamélis pour panser les plaies et les protéger de l’humidité. Une fois ses feuilles mâchées et au contact de la salive, ces dernières formèrent un antiseptique suffisamment puissant pour nettoyer les plaies. Une plante à double usage pour moi, car j’avais besoin de mâcher quelque chose pour me détendre suite à nos aventures récentes.
Bertille resta assise entre les deux hommes, brave infirmière qu’elle essayait d’être dans ses conditions. Je cherchais de l’eau pour ma part, avant d’en distribuer à ma sœur qui en fit boire à notre meneur, et au rôdeur qui regardait le ciel, à demie-ensommeillé.

Le reste de la nuit fût tranquille, Nous réussirent même à faire un feu à côté de nous pour sécher nos vêtements. Le magistrat chantait un air des plus doux, tandis que nous regardions le ciel ou l’horizon, nous laissant aller au sommeil petit à petit. »

« Tandis que la pluie prenait de plus en plus d’ampleur. La flore se réveillait de notre présence fortuite. »
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Les fleurs carnivores. Ou comment ne pas aimer servir de casse-croûte de survie.



Chapitre 6 : Le retour de la revanche des lianes empoisonnées


« La nuit avait été dure.
Surtout avec Francis qui n’arrêtait pas de murmurer des choses inaudibles pour ne pas s’endormir. Nous étions éreintés, affamés, mais nous étions en vie. Bizarrement je n’avais que cette phrase en tête pour le moment.
Nous passèrent la journée sous notre abri de fortune, regardant le ciel partagé entre le beau temps et la pluie. Yaden Arker semblait aller mieux, puisqu’il recommençait à marcher. Et à fumer, ce qui n’était pas une si mauvaise chose.
Enfin, si on ne prend pas en compte l’avis de ses poumons.
L’équipe observait la flore jusqu’à ce que notre magistrat au regard clair nous fasse part d’une remarque forte intéressante :
« Y avait pas des moas avant ? »
Je levai la tête de mon livre, Bertille se réveillant doucement dans mes bras. En effet. Ces stupides volatiles roses à longues pattes n’étaient plus dans les environs pour becter l’herbe. Même les énormes lucioles qui illuminaient l’oasis avaient disparues, préférant s’agglutiner dans les hauteurs pour tournoyer au même endroit.

Je fronçai les sourcils. Autant de silence et de désertion indiquait que le vent avait tourné. Même moi je pouvais le sentir. Ma jumelle regardait le ciel en silence, indiquant qu’un orage grondait silencieusement, amené par la chaleur. Puis elle remarqua aussitôt l’absence d’Axton dans les parages.
Et là, le magistrat commença à paniquer. »


*


« Il était curieux de voir Yaden Arker aussi effrayé à cette idée. Généralement la perte d’un membre n’entraine pas un tumulte aussi énorme. Ainsi donc je supposais qu’il était bien plus un ami qu’un larbin, comme il l’avait sous-entendu amicalement, au premier jour de l’aventure. Il clopinait autour de notre campement, cherchant le moindre indice potentiel. Mais la seule chose qu’il trouva fut les sacs laissés par l’envouteur pendant que nous dormions.
« Je vais aller fouiner dans l’Oasis, il s’est peut-être planqué quelque part », continuait-il d’un ton peu rassuré.
J’avais alors supposé qu’il était parti chercher de l’aide. D’où son départ fortuit. Mais le magistrat marqua un point : Axton n’aurait pas laissé ses affaires derrière lui. Il s’engouffra alors dans les profondeurs silencieuses de l’oasis, descendant la pente sur laquelle nous nous étions échoués. Autour de nous, les fleurs violacées qui jonchaient à de multiples endroits de la jungle étaient ouvertes. Leurs lianes partaient de leur cœur pour tomber sur plusieurs mètres autour d’elle, recouvrant presque le sol. En s’approchant de plus près, il vit que l’une d’entre elles était fermée. Elle avait été crevée par lame, visible d’ailleurs sur le bord de l’eau. Et le fait qu’elle soit éventrée prouvait qu’elle avait capturé quelque chose.
« Faites attention, ce sont des carnivores », avertit le chef d’équipe en désignant les fleurs. Une légère bruine ambiante tamisait l’air d’une certaine fraicheur petit à petit. Le silence devenait de plus en plus pesant au fur et à mesure que nous avancions dans les recherches.
Nous suivions de près le Magistrat, ma sœur et moi. Ce dernier me tendit alors un couteau. Il m’indiquait de regarder toutes les fleurs fermées susceptibles de contenir quelque chose en m’indiquant une direction tandis qu’il surveillait l’autre côté. Je ne répondis rien, mais soupirait intérieurement : c’était une perte de temps et nous le savions tous. Mais je n’allais pas offenser Yaden Arker, aussi mignon soit-il avec ses boucles blondes.
Et sa clope au bec.

A cette heure-ci, si Axton avait été avalé par une fleur carnivore, il serait en état de digestion avancée. Francis beuglait le nom de l’initié entre quelques quintes de toux. Tandis que les sylvaris observaient attentivement la flore. Edely vit notamment un espace dégagé de l’autre côté de la rivière. Elle escalada alors la falaise, en contournant les éventuelles plantes suspectes. Je décidai de faire comme elle ; prendre de la hauteur serait toujours plus utile que de rester les bras ballant en bas. Bertille avait choisi de rester auprès de Yaden Arker. Je voyais bien dans son regard qu’elle n’était pas à l’aise avec le vent.
Moi non plus d’ailleurs, quelques secondes plus tard. Puisqu’une liane me happa violemment en contrebas. »


*


« Francis vit sa cheville se faire doucement enroulée par une sorte de vrille épineuse. Il tentait vainement de se débarrasser de ses liens mais il était trop faible avec son bras gauche fracturé. D’autres lianes l’attrapèrent comme un vulgaire moucheron, l’empaquetant avec efficacité.
Au même moment, Sjarm fut fauché sur le sol et racla l’herbe de son poids. Il explosa aussitôt de lumière pour bruler ce qui le retenait.
De mon côté, je tombais lourdement sur le sol, essayant de de me débarrasser de ma compagne peu amicale. Mais trois autres la rejoignirent pour me bloquer. J’entendis alors le cri de ma sœur. Bertille avait été attrapée, glissant sur le sol vers le cœur d’une fleur, la gueule grand ouverte. Elle avait pour seul soutient Yaden Arker qui lui tenait le bras.
En rage, je me téléportai pour la rejoindre et aider le magistrat. Mais mon élan fut de nouveau brisé par une liane empoignant mon bras. Désorientée, je tombais à terre, glissant dans l’eau. Avec le couteau, je tentais de me dégager mais rien à faire. Je m’enfonçai pour me noyer, la fleur au fond bien ouverte pour me dévorer. Et qu’importe les sorts invoqués, elle revenait toujours à la charge. Même mes berserker n’eurent aucun effet, explosant dès qu’une autre liane me prenait à la gorge.
Et la fleur se referma sur moi.
Bertille alors réveilla sa magie. Elle invoqua une tornade qui lui permit de se libérer, éjectant Yaden un peu plus loin par la même occasion. A côté, Francis étouffait. Edely lançait une série de flèches pour le libérer tandis que Sjarm chargeait son arme de flammes pour bruler les lianes. Mais la sylvarie n’eut pas le temps de tirer d’avantage qu’elle se sentit glisser à son tour par une autre liane. Elle réussit néanmoins à se libérer, reprenant sa tâche principale.
Sauver Francis.

Le magistrat réussit à ramper jusqu’à moi pour me porter secours. Il tira de son révolver sur la fleur pour me libérer. A ce moment-là, un produit vert émana de la dévoreuse. J’en conclus juste une chose, c’était mauvais.
Très mauvais.
Je me démenai alors avec force vers la surface de l’eau pour y échapper. Je pouvais entrapercevoir Sjarm qui fut déstabilisé par les lianes, peu consentante à lâcher leu casse-croûte, Francis, dont l’étau autour de lui s’était resserré.
Et Bertille continua de s’activer, se dirigeant droit sur notre explorateur. En invoquant la foudre.
Qu’elle ne contrôlait pas encore.
Car Yaden Arker se prit l’électrocution de plein fouet et s’écroula sur la fleur dont il m’avait sortie. Je ramenai ce dernier à la surface, qui convulsait dangereusement dans mes bras. Ma jumelle était en larmes. Elle se précipita pour porter le magistrat, me laissant le soin de trouver un lieu sûr. J’invoquai alors un dernier portail, sans savoir vraiment où il nous conduirait, mais que je souhaitai à l’abri. Les six dieux durent m’écouter à ce moment-là, car nous nous retrouvions alors dans une petite grotte à quelques mètres de l’attaque. A bout, je tentai de retrouver ma respiration, avant de rejoindre les autres.
Edely, la plus éloignée des lieux de l’attaque, était occupée avec ses propres démons. Elle avait beau se dégager, les lianes tournaient autour d’elles comme des serpents affamés. Empoignant sa gorge, ses bras et ses jambes.
Francis semblait avoir repris de l’adrénaline aussi. Je ne sais comment d’ailleurs. Mais d’un puissant coup de reins, il arriva à se dégager des lianes qui restaient en suspens dans l’air pendant un instant. Lui permettant de par ce petit laps de temps, de récupérer Sjarm avec lui et de filer hors d’atteinte. Mais les lianes ne semblaient jamais d’accord avec les idées de l’équipe puisqu’elles empoignèrent la taille du sylvari pour danser avec. L’explorateur était alors hors de lui. De son unique bras, il tira de toutes ses forces sur la liane qui retenait Sjarm, arrachant par la même occasion la fleur dévoreuse. Un joli coup critique puisque beaucoup de lianes tombèrent en même temps que ce tour de force.
Je sortis alors de la cachette pour guider les rescapés en lieu sûr. Mais au moment où ils traversèrent l’eau, une carnivore se referma sur le pauvre Sjarm qui semblait être un met de choix au vu de ses offenses répétées. Je jurai. Mes téléportations étaient inutiles dans mon état et mes clones ne faisaient pas meilleurs effets, rapidement éclatés. Le sylvari tenta alors le tout pour le tout. Il essaya d’embraser son ennemie de l’intérieur, particulièrement conscient que le feu pourrait avoir un impact sur son métabolisme de feuilles et de bois. Ne pouvant rien faire pour lui à ce moment-là, je récupérai Francis, qui avait les deux bras brisés. Faisant au mieux pour ne pas lui faire de mal je l’accompagnai en lieu sûr. Il s’effondra sur le sol à côté de Bertille, s’endormant aussitôt. Ma sœur, qui elle, avait d’autres soucis pour le moment.
Yaden Arker ne respirait plus. Elle commença à paniquer, se souvenant à la dernière minute de ses cours de secours au Prieuré. Elle s’appliqua à faire un massage cardiaque et du bouche à bouche. L’effet fût brillant au bout de quelques secondes, puisque le blondinet se réveilla en sursaut, les yeux exorbités, mais ne vie. Bertille fut tellement heureuse et soulagée qu’elle l’embrassa avec fougue, d’une manière peu conventionnelle. Mais qu’importe. Il respirait. Esquissant un sourire en coin je courrai alors vers les deux sylvaris restants.
Sjarm réussit à se dégager. Mais le bras sévèrement brulé. La fleur l’avait relâché, me permettant de lui porter secours en lui proposant mon épaule en guise de béquille. Avant cela je jetai un œil sur Edely, en très mauvaise posture.
Une fleur l’avait purement et simplement gobée. »

« Et pourtant, une pluie improbable de flèches s’abattit sur la meurtrière, qui libéra brutalement la jeune pousse. »
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L'orage. Ou le meilleur moyen de se débarrasser des mauvaises plantes... et de nous aussi, par la même occasion.


Chapitre 7 : Azarr, ou comment rimer avec un beau hasard.

«  Eldely tomba sur le sol, à genoux, se massant la gorge.
Empoignant Sjarm, je regardai au loin l’endroit où les flèches avaient été lancées. Je vis alors l’improbable. Un centaure.
Qui venaient nous sauver la vie.
Ce dernier nous regardait avec rage. Il lâcha un cri bestial.
« Partez ! A l’ouest, regagnez mon champ ! MAINTENANT ! »
Il ne fallait pas me le dire deux fois. Rassemblant les rescapés avec moi, sauf Edely qui rejoignait le point de passage seule, j’invoquai un portail qui nous amena tous au lieu-dit. Je m’effondrai alors de manière magistrale sur le sol, exténuée, n’arrivant plus à respirer. Je sentis alors l’étreinte de ma sœur qui me berçait presque comme une enfant. Elle était en larmes, mais elle souriait. On était en vie. C’était tout ce qu’elle disait.
Francis se réveilla en grognant, constatant son état.
« Je commence…. A haïr ce job… »
Je lâchai un petit rire dans les bras de ma jumelle.
Ironie du sort, je commençai, moi à l’adorer. »

*

« Plus loin, on pouvait entendre l’écho hurlant du centaure qui se débattait avec nos plantes. Nous étions tous étendus à terre, incapable de bouger. Le temps semblait s’être arrêté tout doucement, la bruine devenue pluie fine soignant nos plaies et emportant avec elle l’adrénaline du moment. Notre sauveur ne se manifesta que beaucoup plus tard, en trainant sa patte d’équidé fortement amochée. Il haletait, il semblait épuisé, et bizarrement, heureux d’être sauf, lui aussi. Aidé de sa lance pour se tenir,  il nous regardait tous de ses yeux sauvages. Je me levai avec ma sœur, qui courut vers Sjarm pour soigner sa plaie.
« Au nom de tous… merci » Admis-je, non sans avoir une certaine rancœur dans la voix.
Il fallait comprendre. Les centaures étaient depuis des années, les pires ennemis des humains. Ils menaçaient nos terres, détruisaient nos plantations et n’hésitaient pas à nous menacer de mort.
Ou à nous tuer. Parfois les deux même.
Nous avions tous souffert de leur présence. Et voir pourtant cette chimère, qui fut prête à sauver notre existence contre les dangers mortels de l’oasis ; il y avait de quoi rendre cette histoire aussi hurluberlue qu’un bon bouquin de science-fiction.
Le centaure hocha la tête et contempla son champ à peine poussant, saccagés par les moas et notre apparition précipitée. Il nous indiqua sa hutte, allumant un feu, et nous invita à nous installer auprès de lui.
Inutile de dire que nous rampions littéralement à l’abri. Bertille s’occupait toujours de Sjarm tandis que je regardai le feu, un peu déconnectée. Nous étions tous assis ou allongés en cercle, écoutant le centaure qui tentait de reprendre des forces.
— Les pluies de l’oasis sont mortelles, dit-il doucement en attisant les braises de son souffle. Personne ne doit rester dehors.
Il regardait sa hutte, lâchant un soupir de soulagement. Au moins les volatiles n’avaient pas détruit son abri.
Le centaure se nommait Azarr. Son peuple protégeait ces contrées depuis des années durant. Notamment de certains voyageurs comme nous qui les avaient exploités pour en tirer profits. En demandant quelques explications supplémentaires, il nous apprit que les terres de Maguuma avaient changé récemment. De nouvelles créatures avaient fait leur apparition, des sortes de bestioles munies d’un œil unique et d’une bouche immonde, que les centaures pourchassaient. Ce qui me fit rappeler, de concert avec mon énervant et invincible confrère explorateur, l’apparence des serviteurs draconiques de l’ancien ennemi de la Tyrie, aujourd’hui mort : le dragon Zhaïthan.
— Et encore, il a fallu que des hommes comme eux, continua-t-il en désignant Yaden Arker et Francis avec dédain, arrivent et souillent nos terres au nom d’un culte sordide.
C’était une histoire qu’il n’avait jamais pu voir de lui-même mais que ces ancêtres lui avaient raconté enfant. Je supposais qu’il parlait des blancs manteaux et de leur culte des Invisibles. Un culte que je pensais disparus avec le temps. Mais de toute manière ce n’était pas le plus intéressant dans notre épopée.
Azarr s’intéressa à la nature des sylvari, curieux de constater qu’un ensemble de plantes aux allures humaines pouvaient véritablement donner un être pensant et combattant. Sjarm et Edely parlaient alors de leur peuple et de l’Arbre Clair, le centaure visiblement ravi de constater une telle évolution du monde. Puis les ventres s’égosillèrent de faim et de soif. Autant nous ne manquions pas d’eau avec la pluie torrentielle qui s’abattait petit à petit sur nous, autant la nourriture commençait à nous manquer. L’hôte sortit alors sa dernière cuisse de moa qu’il passa au feu. Nous recommandant de manger avec réserve. Personne ne pouvait prévoir combien de temps la pluie tomberait, et il était impossible de chasser avec la forte mousson au-dehors. Selon Azarr, elle était capable d’assommer l’un des siens, au point même de l’écraser par terre sous la pression de l’eau et de l’étouffer.
Déjà qu’un centaure c’était solide, je n’imaginais pas un humain passer en dessous.
Je pris un petit bout de viande, tendant la moitié à ma sœur, pendant que nous écoutions la troupe parler doucement. Yaden Arker regardait la pluie comme s’il était un miraculé, tandis que Francis faisait encore son intéressant. Je ne savais pas comment il faisait pour garder cette assurance de lui-même. Depuis le début de l’aventure, il avait risqué sa vie plus que celle de tout le monde. Et malgré cela, il n’avait jamais eu la présence d’esprit de rester modeste ou de se la fermer. J’adorai ce mec.
Dans le sens ironique du terme hein.
Bertille était restée à côté de lui, une main sur son front. Elle lui souriait doucement, malheureuse de ne pouvoir rien faire avec le vent qui ne se réveillait pas. Je la sentais perdu avec ce silence, et cet orage qui n’en finirait peut-être pas. »

*

« La suite de la journée se passa calmement. Azarr nous raconta comment il nous avait trouvé et pourquoi il vivait ici, tandis que les autres mangeaient avec appétit mais toujours avec une certaine mesure. Notre sauveur était en réalité un chaman qui cultivait ces terres pour son peuple. Hormis durant les pluies, la terre était propice à la culture et à la chasse. Il s’occupait alors d’entretenir la sérénité du lieu, se débarrassant parfois des fleurs carnivores qui peuplaient l’oasis. Et protégeait les moas.
De fait, nous avions compris pourquoi elles avaient été aussi massives à nous attaquer. Les fleurs avaient pressenties la tempête et s’étaient réveillées pour chasser le plus possibles de victimes. De manière à avoir suffisamment de réserves pour résister aux conditions climatiques dangereuses. Ce qui expliquait aussi la disparition des moas et des autres habitants de l’oasis.
Elles n’étaient pas si idiotes que ça ces bestioles.
Quand je pense à tous ce que nous avions vécu depuis le début de notre aventure, j’en concluais étrangement qu’un des six dieux avaient une dent contre nous. Ou maudissait Francis qui avait transmis sa poisse à notre petite communauté. Il fallait que je pense à prier Lyssa à mon retour, si retour il y aurait. Bertille me rassura alors d’un sourire bien à elle. Quoiqu’il arrive elle avait toujours ce sourire. Sauf dans les situations désespérées. Ce qui me confortait dans l’idée qu’on allait peut-être en sortir en vie.
Mais dans quel état…

Le chaman nous parla aussi de la venue de petits êtres aux longues oreilles, habillées de rouge. D’instinct nous avions tous pensé aux asuras de l’Enquestre. Une communauté de scientifiques aux cerveaux disjonctés qui voulaient faire main-basses sur toutes les découvertes de ce monde pour un profit très personnel : le conquérir.
Rien que ça, ça mettait la barre très haut pour les arrêter.
L’ordre aurait élu domicile quelque part dans une caverne, au sud de l’oasis, conservée par le sable et la tempête. Ils avaient installés leur machine dans la région pour exploiter les terres de Maguuma. Selon le centaure, ils avaient d’ailleurs de quoi se protéger des conditions météorologiques, puisqu’ils se déplaçaient sans mal d’un point à un autre de la région grâce à des « auras ». Ce facteur compliquait notre enquête, en plus de la pluie et du prochain désert à traverser. Il nous fallait bien une contrainte supplémentaire, sinon ç’aurait été beaucoup trop facile bien sûr.
Maudits dieux.
Bertille chantait une berceuse, Yaden suivant de manière automatique. Nous avions tous envie de dormir.  De toute manière nous ne pouvions faire autre chose qu’attendre. La pluie était devenue torrentielle. La puissance de l’eau était d’ailleurs bien visible maintenant. Azarr nous suggéra de préserver nos forces, ce que nous fîmes d’un commun accord silencieux en nous endormant. J’avais pris la main de ma sœur par instinct, avant de sommeiller.

Quant à Axton, nous avions eu des nouvelles. Notre ami équidé nous indiqua qu’il avait sauvé un homme aux cheveux brun habillé de rouge avant notre venue, l’ayant ramené dans la tribu la plus proche pour être soigné. Il avait été gobé par une fleur tôt ce matin, et endormi par son poison.
Nous avions tous retenu un soupir de soulagement. Très probablement que c’était notre initié disparu et qu’il était sauf. Au moins. »

« Bertille continuait de chanter avec douceur et sans relâche, au point de nous bercer tous dans un sommeil que nous espérions réparateur. »
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Sam 20 Sep - 0:42

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" L'écrit et l'event s'est déroulé sur ces musiques, plongé vous dans la lecture avec les sons qui l'ont inspiré "
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Mer 31 Déc - 12:44

A l'orée de Maguuma, le débarquement du Prieuré. Lithis10
Lithis... Ou comment se faire passer pour un fantôme.





Chapitre 8 : La sorcière du marais


« Je m’ennuie…. »
« Ce simple murmure anodin fut suffisant pour avoir la remontrance d’une claque de ma jumelle sur le front. Un simple geste qui me fit sourire avant de reprendre la tresse que je lui faisais pendant sa lecture.
Une journée s’était écoulée. Dans le rythme du clapotis torrentiel de la pluie sur notre hutte. Et à partir de là, à chacun son occupation particulière pour oublier la faim, les douleurs et les rêves doucereux et troublants d’une couette bien chaude et d’un repas gastronomique. A côté de nous, Francis n’arrêtait pas de délirer, se cramponnant au feu à cause de la fièvre qu’il avait attrapée. Ses plaies s’étaient infectées, ses bras étaient en miettes. Il était devenu un point bien trop conséquent pour notre expédition désormais.
Yaden Arker veillait toujours l’horizon de son regard vitreux. Les gargouillis de son ventre le faisais jurer mille dieux, tant et si bien qu’il grillait une à une ses clopes, dans le geste le plus sexy, glamour et masculin de tous les temps.
Par Lyssa qu’il est beau, sérieusement.
Quant aux restes de l’équipe et d’Azaar, ils ne parlaient pas, semblants presque se recueillir de ce silence réparateur. C’est toujours plus vivifiant de ne pas entendre Francis parler de lui.
Mais pourtant, je sentis le sursaut de Bertille, qui avait stoppé sa lecture. Elle frissonna aussitôt, m’obligeant à la calmer. Son murmure était presque inaudible. »

« Quelque chose vient… »


*


« Elle regardait l’horizon, soucieuse par le murmure du vent. Hélas je connaissais ses yeux là. Le vent avait tourné. Et il n’était pas naturel.
Surtout, il était revenu. Lui si absent depuis la venue de la pluie. Mais par quel prodige ?
Le magistrat sortit lentement son pistolet, le pointant vers la pluie tandis qu’Edely matérialisa une dague dans l’ombre de ses mains. C’est alors qu’une sorte d’étrange halo blanc apparut au milieu de cette mousson, protégeant sous sa bulle la silhouette floue et fantomatique d’une illusion éthérée, qui avançait calmement vers la hutte.
Hormis Francis qui psalmodiait l’apparition d’un ange de Lyssa, nous nous tenions tous prêts à un ultime combat, en position défensive, préparant déjà les prochaines incantations.
« Calmez-vous… »
La silhouette s’approchait, ses traits se précisant petit à petit. L’eau coulant comme sur un dôme autour d’elle. C’était une belle plante aux cheveux teintés de rouge, dans une robe étrange, presque immatérielle. Elle était blanche, semi-translucide, coulant à ses pieds. Elle leva alors sa main, incitant au calme et à la paix. Sa voix était sibylline, résonnant comme un doux murmure.
Alors que le centaure, réveillé en sursaut, dégaina sa lance pour tirer,  Yaden Arker le stoppa net d’une main, Edely gardant son flingue en joue.  
« Ne tirez pas… » Implorait-elle dans une profonde douceur.

La jeune Sylvari pesta.
— Donnez-moi une bonne raison de ne pas vous tirer dessus.
— Je n’en ai pas. Alors tirez.
Ce qu’Edely fit aussitôt en lançant une dague supplémentaire. L’étonnante créature passa sa main devant elle  pour réapparaître à quelques mètres de son dôme.
— Dommage pour vous, dit-elle de sa voix douce, il y a de la pluie.
La Sylvari s’avança en douceur, fixant le magistrat.
— Tu m’en veux toujours ? Demanda-t-elle.
Yaden Arker jura, la colère presque palpable dans l’air.
— Sérieusement, me laisser face à un seigneur spectre ? Oui, un peu que je t’en veux ! Tu nous veux quoi ?!
Ça sentait le passé douteux à pleins nez.

L’étrange apparition recula sous le reproche, la mine attristée. Et, au moment où elle allait répliquer, il brandit son pistolet. Entrainant le sifflement du centaure qui ne comprenait rien à ce qu’il se passait. Elle se déplaça alors de quelques mètres, tel un amas de brume lévitant au-dessus du sol qui prenait contenance.
— Je vous suis depuis longtemps, finit-elle par admettre. Depuis le début à vrai dire. Mais hélas j’ai été retardé… Jaden, s’il-te-plait, baisse cette arme.
— Le vent, murmura Bertille, c’est vous qui le modifiez n’est-ce pas ?
— Oui. J’ai parlé ainsi en espérant que quelqu’un puisse l’entendre, j’ai tenté de vous prévenir pour les ronces.
Yaden crissa des dents.
— Et pourquoi faire ça ?! Tu ne cherches que ton intérêt. Pourquoi Lithis?
Je tiquais à l’écoute de ce prénom. Ainsi donc était-ce la sorcière de ce marais ? Je l’imaginais déjà en train de hanter les verts pâturages de cette jungle humide et chaude, ce qui me fit frissonner. Une telle vision fantomatique traversant la brume faisait toujours son petit effet.
— P… pourquoi venir maintenant ? S’interrogea ma jumelle.
— J’ai… entendu de drôle de choses, ici, qui m’intéresse. Et qui, j’en suis sûre, vous intéressera également. En arrivant je ne me doutais de rien. Mais lorsque j’ai dépassé l’oasis pour me tenir éloignée de vous, j’ai entendu de drôles de créatures… oh…. Comment se nomment-ils… Ah oui, des asuras.
— Uniformes rouges et noirs ? Proposai-je.
— Oui. Ils parlaient d’une ligne de force ouverte. Et d’une machine.
Je grognai. L’Enquestre était déjà présente. Maintenant c’était confirmé.
— J’ai entendu dans le souffle que la machine était alimentée par de la puissance terrestre, continua-t-elle.  Et je me connais autant que je te connais Jaden. Il fallait que tu le saches.
Notre « Jaden » se tourna vers elle.
— La vérité c’est que tu as trop peur des champs de forces asuras, répondit-il d’un ton acerbe.
— Quoi ? Mais je…
— Et oui, je te connais. Tu as besoin de gens écervelés comme nous pour passer devant. Pourquoi ça t’intéresse autant ? La ligne de force, de la magie à plus savoir quoi en foutre je comprends. Mais cette machine, pourquoi elle t’intéresse ?
Il y eut un long moment de silence.
— Je… Je ne sais pas ce que c’est, fit doucement Lithis Mais pour nécessité de la…
Elle s’interrompit pour regarder Francis qui transpirait, puis se mit à genoux près de lui. Yaden la suivait toujours du regard… et du flingue.
— Les lignes de forces sont reliées, fit remarquer Edely. Si cette machine est sur une ligne, alors elle permet certainement d’accéder à l’ensemble du réseau de magie.
— Oui…, répondit Lithis. Et la puissance éthérique d’une ligne de force peut animer n’importe quoi. Cela ne vous intrigue pas de savoir ?
Elle tourna son regard sur nous tous. Notre Sylvari secoua la tête.
— Si l’Enquestre s’empare de cette machine, ils pourront réitérer leur expérience de la bobine à l’échelle de la Tyrie. Nous devons mettre la main dessus avant eux.
Edelya regarda alors le Magistrat, d’un sourire étrange.
— Magistrat, si vous prouvez l’existence du Dragon de la Jungle, la ligne de force vous fournira les preuves suffisantes.
Je soupirai. Un dragon, maintenant une machine convoitée par l’Enquestre… Ouais.
On était partit au bon moment !


*


Yaden Arker passa une main dans ses cheveux.
— Evidemment, soupira-t-il avant de fixer Lithis. Maintenant que nous sommes tous intéressés, car tu savais que nous le serions…
— Si un Dragon est proche, sa corruption transitera par la ligne, continua Edely, excitée par cette découverte. Surtout si cette ligne va droit à l’Arche du Lion. A partir de là… il aura accès au réseau de toute la Tyrie.
Je sentais Bertille trembler un peu sous la théorie. Notre Magistrat quant à lui, se tint à l’essentiel.
— Et surtout quel est ton plan Lithis ? demanda-t-il après un éclat de rire. Je suppose que tu veux t’en servir à ton échelle ?
La sorcière des Marais ne répondit pas de suite, essayant de soulager le pauvre Francis avec sa magie de l’eau. Edely continuait ses théories, aussi réactifs qu’un asura en pleine recherche.
— En relevant les fréquences de la ligne et en isolant celles des Dragons connus, vous aurez celle des dragons encore cachés ! Enfin... à supposer qu’il y en ait encore.
— Qu’à cela ne tienne… il suffit maintenant de continuer pour en avoir le cœur net.
Elle regarda Yaden, son visage s’adoucit.
— Ta mère avait raison tu as les yeux trop clair…, soupira-t-elle avant d’élever la voix. Je pars demain. Ceux qui veulent me suivre me suivront, mais je ne laisserai pas une telle source de magie ouverte à tous et à l’abandon sans que je ne sache ce qu’il se passe !
L’approbation d’Edely fut sans appel. Personnellement, je préférais attendre la sentence de notre beau gosse aux yeux bleus avant de me prononcer. Ce dernier fixait Lithis sans emmètre la moindre parole.
— Ne vous en faites pas. Je vous ramènerai la preuve que ce dragon existe si vous ne venez pas, nargua l’ambitieuse sylvari d’un sourire cinglant.
Ah non, moi je n’étais absolument pas d’accord.
— Imagine Jaden… Seulement imagine, c’est une consécration. Si tu en meurs tu seras allé voir un des plus grands mystères du monde. Oublie un peu ta fierté…
Il plissa les yeux.
— Comment tu peux parler comme ça après stout ce temps ?
— Je croyais que tu étais mort !
— Parce que tu m’as abandonné Lithis.
Par mes dieux enfin une engueulade ! J’en profitais de chaque seconde.
— J’ai tout fait pour que tu puisses avoir les artefacts si puissants que tu convoitais d’Arah. Et tout ça, pour quoi ? Pour me laisser comme un chien.
— Cette fois c’est moi qui te donne l’artefact ! Je t’ai fait une promesse je la tiens.
Il y eut un silence de mort. Et c’est dans un soupir épuisé que Yaden Arker répondit.
— On ira… tous.


*


J’esquissais un magnifique sourire, rapidement effacé en voyant Francis.
— Heu… Que va-t-on faire de notre explorateur ? Dans l’état où il est…
Tout le monde se concerta du regard.
— Je m’occuperai de lui, proposa Lithis après un temps de réflexion.
— C’est de la folie, finit par conclure Azarr. De la folie pure et simple.
— Réjouissez-vous, estima Edely. Avec notre absence, vous ne manquerez pas de vivres.
— Et puis maintenant le problème de pluie n’en est plus un, continuai-je.
Yaden Arker rassura le centaure avant de prendre brutalement la gorge de la sorcière blanche.
— Soyons bien clair, menaça-t-il. Toi et moi. Un coup foireux dans le genre d’Arah et de te tue !
Elle suffoquait sous sa force colérique. Mais elle sourit.
— Tu m’as… manqué magistrat…
Il la laissa tomber à terre, se posant dans un coin de la hutte. Lithis massait sa gorge, enjouée.
— Je… je vous guiderai. Mais je pense que je vais devoir partir ce soir. Il semblerait que certaines personnes n’aient pas envie de me voir.
— Reste si tu le souhaite. Pars si tu veux. Je n’y verrai aucune objection, murmura Yaden Arker.
L’adrénaline tombant brutalement, il s’effondra sur le sol et ferma les yeux.

Tandis que la pression redescendait  pour tout le monde, Edely et moi regardions la pluie tomber. J’eux un léger sourire. Après tout. Ce serait bien plus intéressant de partir que de rester ici à mourir de faim.
Je jetai un œil sur Bertille, qui s’était rendormie. Le prenant contre moi, je soupire de contentement. Nous étions peut-être affamés, mais une chose me confortait.
Nous commencions à devenir des légendes vivantes. »



« Tandis que le monde s’endormait paisiblement, la pluie rythmait notre sommeil par sa cadence meurtrière. Une deuxième journée de paix s’était écoulée. Demain, une nouvelle bataille s’annonçait. »
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